“En 1997, la Corée du Sud fait face à une grave crise financière qui la contraint à demander un prêt de secours au FMI. Il en résulta une crise économique nationale sans précédent, qui causa l’effondrement de l’économie des ménages et engendra de nombreux divorces au point que l’on parla de « divorces FMI » pour caractériser ce phénomène.
Privés de leurs deux parents, les enfants erraient du jour au lendemain entre les foyers de leurs grands-parents ou de leurs parents désormais séparés. Alors que les parents de l’après-guerre avaient tout sacrifié pour élever leurs enfants différemment, les enfants n’allaient pas pouvoir vivre comme leurs parents. De nombreux problèmes familiaux virent le jour, provoqués en fin de compte par le système économique occidental.
Mais contrairement à l’Occident, qui défend les droits des individus, il n’y a, dans la société coréenne, pas de système social, de moyens ou même d’intérêt à soutenir les jeunes sans foyer, le modèle national reposant sur la notion de famille. Il n’y avait ainsi que peu d’options pour les enfants livrés à eux-mêmes. D’où, en 2012, une vague de délinquants juvéniles nés de jeunes, délaissés, qui, en 1997, avaient dans les 17 ans.
Les jeunes faisant l’objet de mesures civiles ou pénales que j’ai rencontrés durant mes recherches pour l’écriture du scénario n’étaient pas différents des autres adolescents. Mais privés de toute bienveillance, eu égard à leur statut, ils avaient particulièrement besoin d’attention et envie de s’exprimer. Cette histoire a été initiée par leurs visages. Et par la volonté de comprendre la situation de ces jeunes que les médias appellent si durement à des sanctions plus sévères.”
KANG Yi-kwan
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